samedi 25 juin 2011

Cigarettes, CellulesSouches&BombesAtomiques

From 15 October 2010 StemCells&AtomBombs: Cigarettes, StemCells&AtomBombs



Mauvaise planification ? Manque de coordination ? Défaillance du gouvernement ? Défaillance du secteur privé ?

Le journal Yomiuri Shinbun vient d'annoncer la nouvelle : les stocks du médicament "Champix" sont épuisés au Japon.

Le Champix, de Pfizer Japan, est un médicament à prise orale pour arrêter de fumer, qui bloque la partie du cerveau qui reçoit la nicotine, les fumeurs ayant ainsi du mal à apprécier le goût des cigarettes.

Le gouvernement japonais a eu une occasion fantastique, et l'a laissée filer !

Le 1er octobre, le prix des cigarettes a radicalement augmenté, de 35%. Une énorme augmentation, qui faisait partie des mesures anti-tabac du gouvernement. Elle était censée convaincre les gens d'arrêter de fumer. Mais alors, pourquoi le médicament anti-tabac le plus efficace du marché est-il si difficile à obtenir ?

Le Yomiuri Shibun rapporte que "la demande a de loin dépassé les prévisions de Pfizer". Il cite un médecin de la célèbre Tokyo Medical University, qui s'exprime ainsi : "Je ne m'attendais absolument pas à ce que cette augmentation des prix du tabac, d'environ 100 yen, entraîne une telle hausse de la demande pour ce médicament".

Ma foi, je ne jette pas la pierre à ce médecin, pas plus qu'à Pfizer Japan. Je suis abasourdi de voir qu'ils ont été abasourdis par l'énorme augmentation de la demande pour ce médicament, mais après tout, ça n'est pas leur travail de prendre en considération la santé générale du peuple japonais. Ca, c'est le travail du gouvernement.

Je ne dis pas que le gouvernement n'est pas capable de planifier ce genre de choses, je dis qu'il NE L'A PAS FAIT, et là est le problème.

Il s'agit d'un problème idéologique. En fait, d'un problème idéologique qui perturbe les affaires pratiques de santé publique. Cette idéologie dit que les gouvernements ne doivent pas se mêler des affaires du marché. D'après cette idéologie quasi-religieuse, Pfizer aurait du anticiper la hausse, et naturellement suivre la demande du marché pour maximiser ses profits. Où y a-t-il eu un cafouillage ?

C'est très simple. Pfizer n'a pas augmenté l'approvisionnement de peur qu'il n'y ait pas de demande correspondante. Il ont joué la carte de la sécurité, et peut-être ainsi raté des ventes, mais le plus important, c'est qu'ils n'ont pas risqué de perdre de l'argent en augmentant l'offre d'un bien pour lequel il n'y aurait peut-être pas de demande.

Qu'aurait-il du se passer, alors ?

Le gouvernement aurait du...
... planifier l'augmentation.
... faire un travail d'information du public, à propos de cette manière très facile d'arrêter de fumer.
... étudier la volonté des fumeurs d'arrêter le tabac.
... finalement s'assurer de l'approvisionnement adéquat de ce médicament, pour être

CERTAIN que la demande soit satisfaite. 

Il est facile de comprendre pourquoi les gens sont tellement désabusés, et pensent que cette mesure n'a jamais été dictée par la santé publique mais par une volonté pure et simple de récupérer des impôts.

Cela aurait pu constituer un excellent plan anti-tabac, dans ce pays où plus de 30% des hommes fument, mais au lieu de ça le fabricant du médicament a demandé aux hôpitaux de reporter les prescriptions aux nouveaux patients, puisqu'ils seront incapables de se procurer le médicament avant l'an prochain.

D'ici l'an prochain, le choc causé par l'augmentation des prix sera passé, et cette occasion en or aura été manquée.

Vous remarquerez que les gouvernements ne sont jamais en manque d'uranium pour allumer une bombe atomique. Non, jamais ! Même un Etat en faillite comme la Corée du Nord peut se procurer ce fléau.

Je suppose qu'il est inutile de discuter de la raison pour laquelle il n'existe pas encore de traitement à base de cellules souches pour les lésions de la colonne vertébrale.

lundi 13 juin 2011

Société internationale de la moelle épinière (ISCoS)

Download: Un manefestino rapide (écrit par certains d'entre nous sont atteints de lésions de la moelle épinière) ISCOS présenté à la réunion annuelle à Washington.

Download: Liste des essais cliniques à travers le monde pour les lésions de la moelle épinière-Anglais




Puisque la science est sur le point de trouver un traitement contre la paralysie, nous demandons aux membres de l’ISCoS (Société internationale de la moelle épinière) et de l’ASIA (l’Association américaine des blessures de la moelle épinière) de se concentrer, se réaligner et redoubler leurs efforts pour aider à faire parvenir la science prometteuse aux lits des malades.

Á une époque où l’espoir n’a jamais été aussi important, nous vous rappelons qu’ensemble, il est de notre responsabilité de tenir à jour le statut des initiatives de base, traductionnelles et cliniques aux quatre coins du globe.
En tant qu’avocats de cette cause, nous reconnaissons que les cliniciens sont un important maillon de la chaîne pour traiter la paralysie et demandons à chacun d’entre vous d’éduquer les patients sur les progrès fascinants réalisés dans le domaine de la recherche sur les blessures de la moelle épinière. Ce ne sont pas des faux-espoirs, c’est un fait.
L’état actuel de la science nous incite à travailler ensemble pour amener des traitements prometteurs des laboratoires aux lits des patients. Plus jamais un consultant, un neurologiste ou un neuro-chirurgien ne prononcera les mots
« vous ne remarcherez plus jamais ».
Travaillons ensemble pour éduquer les patients sur ce que la science peut signifier de manière réaliste pour eux et pour les générations futures.
Avec toute notre force, nous soutiendrons ceux d’entre vous qui se joindrons à nous pour parvenir à un traitement. Nous nous efforcerons de trouver un traitement pour les blessures de la moelle épinière avec le même enthousiasme avec lequel vous nous avez soignés.

Maintenant, ensemble nous le pouvons !

samedi 4 juin 2011

Fétichisme et Sommet mondial sur les cellules souches

From 09 October 2010 StemCells&AtomBombs:  Fetishes and the World Stem Cell Summit



Pour beaucoup, les mots "cellules souches" sont synonymes de "cellules souches EMBRYONNAIRES" (cellules souches dérivées d'embryons).

Est-ce vrai ? Les gens s'imaginent-ils des choses ?

Eh bien ça n'est pas vrai, et les gens ne se le sont pas imaginé. Cela vient de nos amis des médias. Je ne cherche pas à insinuer qu'ils sont contrôlés par des libéraux ou des conservateurs, des démocrates ou des républicains, des gens de gauche ou de droite, qui essaient de déformer cette histoire comme cela les arrange, mais voyons les choses en face : les médias font du commerce, ils vendent des nouvelles, et plus elles sont sujettes à controverse, plus il est facile de les vendre. De là vient cette focalisation sur les cellules souches embryonnaires.

C'est chaud. Utiliser des embryons abandonnés pour guérir les maladies chroniques.
C'est polémique. Utiliser des embryons qui doivent être détruits une fois que les cellules souches ont été extraites.

Les gens sont divisés. Les opposants campent fermement sur leurs positions. C'est ça qui fait vendre les nouvelles, et c'est ça qui se retrouve dans les reportages. Savez-vous combien de fois j'ai vu un reportage ou lu un article à propos des cellules souches adultes (donc des cellules souches venant des patients eux-mêmes), qui parle de la polémique autour des cellules souches EMBRYONNAIRES alors que ça n'a aucun rapport avec le sujet de l'article ou du reportage... Je me souviens d'un reportage à propos des essais cliniques de TCA Cellular Therapeutics pour le traitement des lésions de la colonne avec des cellules souches de moelle épinière ; à la fin, le journaliste présentait un sondage, demandant aux gens s'ils étaient pour ou contre les cellules souches embryonnaires. Il ne s'agit pas seulement de mauvais journalisme, c'est un lamentable sensationnalisme, qui fait des cellules souches un sujet de débat moral en laissant de côté les bénéfices que tous pourraient retirer des recherches.

Aux Etats-Unis, là où le débat autour des recherches sur les cellules souches embryonnaires SEMBLE être le plus divisé, là où les tribunaux ont récemment bloqué les subventions gouvernementales pour ces mêmes recherches, on pourrait penser que la société est profondément divisée. Mais non, même ça, ça n'est pas vrai. Un sondage Angus Reid de 2007 montre que deux tiers des Américains sont en faveur des recherches sur les cellules souches embryonnaires, et un sondage de 2009, que seuls environ 20% des Américains sont opposés à toute forme de recherche impliquant des embryons. Le seul endroit où le débat est plein de discorde, c'est à la télévision et dans les journaux ; la plupart des gens, eux, veulent voir toutes les possibilités examinées.

Pensez d'abord à tous les reportages à propos des cellules souches embryonnaires, puis réfléchissez au fait qu'il n'y a eu pratiquement AUCUNE couverture médiatique du World Stem Cell Summit (Sommet mondial sur les cellules souches) qui s'est tenu à Detroit, du 4 au 6 octobre 2010. S'il s'était agi d'un sommet sur les cellules souches EMBRYONNAIRES, je parie que toute la presse aurait été là. Mais puisque seulement quelques-uns des 150 intervenants parlaient des cellules souches embryonnaires, la presse ne s'est pas déplacée à cette vitrine mondiale des thérapies à base de cellules souches.

Nous y sommes donc ; les gens ne se sont pas imaginé que les recherches sur les cellules souches étaient synonymes d'EMBRYONS, on le leur a mis dans la tête.

Si les opposants à la recherche sur les cellules souches embryonnaires utilisaient plus d'énergie à travailler sur d'autres traitements à base de cellules souches, au lieu de vendre des demi-vérités aux médias, au moins cela conduirait à quelque chose de positif. Assez curieusement, malgré toute son opposition à la recherche sur les cellules souches embryonnaires, le Vatican fait quelque chose de positif et finance des recherches sur les cellules souches adultes. Ils ne se limitent pas à condamner les recherches dans leur ensemble, ils soutiennent leurs opinions avec de l'argent (2,7 millions de dollars) et financent des recherches à l'université du Maryland.

J'espère qu'un jour, nous pourrons voir : et d'une, plus d'honnêteté dans les médias à propos de la recherche sur les cellules souches, et de deux, plus d'actions pour la recherche sur les cellules souches adultes de la part des opposants à la recherche sur les cellules souches embryonnaires.

Et dire que je pensais que la bombe atomique était parfaite

From 30 September 2010 StemCells&AtomBombs: And I thought the atom bomb was perfect

Juste quand je pensais que la fabrication de la bombe atomique était l'exemple parfait de ce qui peut être fait avec le soutien complet du gouvernement, sa coordination et son financement, je réalise que je n'avais que la moitié de l'histoire.

Oui, j'avais raison lorsque j'expliquais que l'utilisation de toute la force de l'état avait permis de construire rapidement la bombe atomique, mais à quoi peut servir un appareil nucléaire si on ne peut pas faire exploser les gens avec ? Ce serait comme disposer d'un traitement à base de cellules souches pour la cécité mais ne pas l'utiliser pour soigner les aveugles (cliquez ici pour plus d'informations).

Non, l'histoire après que la bombe a été construite montre de manière encore plus évidente comment le gouvernement a joué un rôle encore plus central dans le renforcement du pouvoir destructeur de la bombe et dans l'assurance que la bombe serait utilisée afin de causer le plus de victimes possible.

Tout d'abord, ils ont voulu augmenter la force de la bombe atomique en elle-même et c'est pour cela qu'ils ont fait la nouvelle bombe A améliorée : la bombe thermonucléaire. La première bombe atomique lancée sur Hiroshima n'était que de 12,5 kilotonnes (note : kilotonnes ne se réfère pas au poids de la bombe mais à son équivalence en TNT. Par conséquent, cette bombe lancée sur Hiroshima équivalait à lancer 12,5 kilotonnes de TNT). La bombe thermonucléaire, fabriquée peu de temps après la bombe atomique, a rendu la valeur de KILOTONNE obsolète. La bombe thermonucléaire a élevé la mesure à la MÉGAtonne.

Mais, encore une fois, à quoi peuvent servir quelques mégatonnes si on ne peut pas les utiliser ?

Alors, dans les années 50, les américains et les soviétiques se sont activés pour voir qui pourrait bomber le mieux son ennemi. Ils ont construit des bombardiers de grande portée et une large gamme d'armes nucléaires tactiques, y compris des obus d'artillerie attachés au nucléaire, des missiles de courte portée et même des mines individuelles. En fin de compte, les missiles balistiques intercontinentaux des années 60 ont permis à chacune des superpuissances d'utiliser des armes nucléaires avec peu d'avertissement.

Des milliers de bombes atomiques et thermonucléaires. Et alors !
Les moyens de déployer ces armes. Et alors !

Ce qu'il fallait ensuite c'était un plan efficace pour tuer avec.

C'est pour cela que, dans les années 1960, dans les derniers mois de sa présidence, le président de l'époque, Eisenhower, a conçu SIOP (Single Integrated Operational Plan) en accord avec les militaires.

Jusque-là, chaque branche de l'appareil militaire (l'armée, la marine et l'aviation) construisait ses propres armes nucléaires avec ses propres plans de guerre. Eisenhower l'a bien vu. On ne peut pas laisser tout le monde courir bon gré mal gré avec des armes nucléaires, cela ne servait à rien. Il fallait un plan d'attaque COORDONNÉ. C'est exactement ce que SIOP a fait.

Quelques exemples.

Si les soviétiques avaient attaqué les États-Unis ou l'Europe occidentale, les États-Unis auraient alors lancé TOUTES leurs armes nucléaires contre l'Union Soviétique, l'Europe de l'est et la Chine communiste. SIOP allait même plus loin en prédéterminant quelles armes et combien seraient lancées sur chaque cible. Mille quatre cent cinquante-neuf bombes, un total de 2 164 mégatonnes, face à 654 cibles faisant 175 millions de victimes.

Selon ce plan, une ville russe de la taille d'Hiroshima recevrait trois bombes : une bombe de 4,5 mégatonnes et deux de 1,1 mégatonne, juste au cas où la première raterait. Plus de 600 fois la puissance explosive de la misérable bombe de 12,5 kilotonnes lancée sur Hiroshima. Un article du 27 septembre 2010 paru dans le Time magazine disait à ce sujet : "les calculs intégrés dans ce plan faisaient peur car ils avaient pour conséquence de terribles exterminations."

L'Albanie, un petit pays qui était alors en train de s'émanciper du bloc soviétique, justifiait l'utilisation d'une bombe de PLUSIEURS mégatonnes simplement parce qu'elle avait un large radar de défense aérienne. Tout en expliquant le plan albanien à la nouvelle administration Kennedy, un général a dit au nouveau Secrétaire de la défense, Robert McNamara : "M. le Secrétaire, j'espère que vous n'avez pas d'amis ni de relations en Albanie, parce que nous allons devoir simplement l'effacer !"

En voilà un plan ! L'appareil, les moyens pour l'utiliser et un plan pour ce faire.