samedi 31 décembre 2011

Du parachutisme ? Pourquoi j'irais faire du parachutisme ?

En vous souhaitant une merveilleuse 2012.
Je voudrais vous laisser avec mon post préféré qui a été écrit en Novembre 2010 et pour vous faire savoir que c'est encoreexactement comment je me sens. Pour un 2012 avec un nouvel enthousiasme pour une cure pour la paralysie.



Le premier jour après la guérison.

Il est 7h du matin, et déjà les enfants galopent autour de moi, au rez-de-chaussée. Ils chantent des chansons japonaises que je connais vaguement, puis commencent à me demander de jouer avec eux. J'accepte donc.

Je saute de mon futon, quoiqu'on ne saute pas vraiment d'un futon posé sur le sol (sur des tatamis, soyons précis), disons donc que je roule sur le côté et que je me lève. Je chasse les enfants en leur disant de me laisser un quart d'heure. Je vais à la porte d'entrée, ramasse le journal, je prends mes cigarettes et je me rends aux toilettes pour lire mon journal et fumer quelques minutes en paix.

Ces quelques minutes passées, il est temps de préparer le petit déjeuner au premier étage. Je demande aux enfants comment ils veulent leurs œufs. "Durs", répond l'un, "sur le plat" répond l'autre. Je leur dis de choisir UNE solution, merci, et ils se lancent dans une rapide partie de janken (pierre-feuille-ciseaux) que Luca, l'aîné, remporte. Œufs sur le plat, donc.

Œufs, saucisses (pas des vraies saucisses à l'italienne, des espèces de toutes petites saucisses de Francfort fabriquées au Japon), toasts (pas à l'huile d'olive et à l'ail, avec du fromage fondu), lait, et café pour moi. Il est temps de manger, mais pour Luca et Lio, c'est surtout le moment de se chamailler à propos de chaque œuf, de chaque saucisse et de chaque toast. Je crie un bon coup et ils se calment. Finalement, on mange.

Bataille suivante. Nous sommes mardi matin, pendant les vacances de O-bon (la période où les âmes des morts reviennent chez elles, au Japon, nous avons une semaine de vacances pour les accueillir), et je ne veux pas perdre la journée. "Allez vous brosser les dents, puis vous habiller.Cette fois encore, je gagne, et ils filent au deuxième étage se préparer. De mon côté, j'ai cinq minutes de calme, que je mets à profit en me précipitant sur le balcon avec le reste de mon café, le journal et mes cigarettes.

"On est prêts !" Ils dévalent les escaliers, et se préparent à aller jouer dans la rue. Je me demande s'ils me laisseront en paix, mais je vois que la rue est déserte ; en l'absence d'autres enfants, ils viendront bientôt me chercher, et c'est avec plaisir que je les rejoindrai.

Nous sommes donc tous les trois dans la rue, sous le soleil d'août, à jouer à "Obama". Un jeu des plus intéressants. Avant, on l'appelait Osama (rien à voir avec Ben Laden). Osama veut dire roi en japonais, et dans le jeu on franchit des niveaux jusqu'à devenir roi. On a changé le nom en "Obama" après les dernières élections américaines.

Nous jouons pendant environ une heure, jusqu'à être trempés de sueur, dans l'atmosphère humide typique d'Osaka ; nous nous mettons d'accord pour retourner à l'intérieur de la maison (et profiter de la climatisation). J'espère en rester là, mais mon épouse, qui n'a pas encore mis le pied dehors dans la canicule, annonce que nous allons à Konan, un magasin de bricolage et de maison près de chez nous.

Même si la chaleur est étouffante, je suis content d'y aller. J'a l'intention d'acheter du bois, pour fabriquer des étagères dans la cuisine, quelques plantes, un nouveau pot pour mon olivier, ainsi que d'autres fournitures que l'on trouve dans ce type d'endroit. Konan est un excellent magasin, mais avant d'y arriver nous suffoquons sur nos vélos !

Enfin nous y sommes, nous achetons tout ce dont nous avons besoin (ou non), puis nous nous rendons sur le parking, où ils vendent des glaces. J'aimerais boire une bière, mais il n'en ont pas, et même s'ils en avaient ma femme ne me laisserait jamais boire un demi à trois heures de l'après-midi.

Nous arrivons à la maison après la longue traversée à vélo du pont Hyakuenbashi (le pont des cent yens), et à l'instant précis où je m'apprête à me détendre et à ouvrir une bière quoi qu'on me dise, nous décidons de sortir encore une fois. Cette fois, c'est pour aller déguster des okonomiyakiça ressemble à, à... Je ne sais pas à quoi ça ressemble. J'ai mangé de l'okonomiyaki le premier jour où je suis arrivé au Japon, et on m'a dit qu'il s'agissait d'une pizza japonaise. En fait, ça n'a rien à voir avec une pizza, c'est plutôt une grosse crêpe pleine de chou coupé et de tranches de porc. Bref. C'est délicieux, et nous savourons.

Je me rends compte que j'ai oublié de mentionner quelque chose. Avant d'aller manger notre okonomiyaki, mes enfants décident que ça serait génial d'aller au sento (bain public) après manger. Nous devons donc aller chercher des vêtements et des serviettes. Je ne sais pas si certains d'entre vous sont familiers avec les bains publics, ici au Japon je m'y rends souvent.

Pour faire simple, c'est un endroit avec de grands bains, et des douches le long des murs. Des très grandes baignoires d'eau chaude, fumante, certaines à l'intérieur et d'autres à l'extérieur, avec des saunas et des sièges massants. J'adore ces endroits, et si vous pouvez vous habituer à vous retrouver tout nu avec un groupe d'autres types, vous adorerez aussi.

Ainsi, après notre okonomiyaki, Luca, Lio et moi-même nous retrouvons dans un bon bain bien chaud, de l'eau jusqu'au cou, en extérieur. C'est le pied, mais j'avais oublié la véritable raison de leur insistance. Le bain public où nous allons, appelé Shintokuyu, dispose d'un espace de détente... avec des glaces. Je préfèrerais rester à l'aise dans l'eau bouillante, mais je sors du bain pour faire plaisir à mes enfants et leur payer une glace. Ceci dit, je suis verni car ils vendent des glaces ET des bières.

Je suis épuisé, mais alors que nous rentrons à vélo (environ 2 minutes de trajet), je me rends compte que j'oublie l'élément le plus important pour finir cette excellente journée : ENCORE de la bière. Nous faisons un crochet par un magasin pour en acheter quelques-unes, puis nous prenons le chemin de la maison.

Nous jouons à l'étage, dans la chambre des enfants. Je leur raconte une histoire, puis nous faisons la prière. "Notre Père", "Je te salue Marie", ainsi qu'une cohorte d'autres prières en anglais, italien, japonais et même en latin. Mais j'aurais aussi bien pu en dire quelques-unes en Swahili, les deux petits sont déjà endormis.

Je redescends au rez-de-chaussée car il fait trop chaud pour moi au deuxième étage, je déroule le futon, décapsule une bière et je lis jusqu'à m'endormir. J'ai promis aux enfants que demain, on irait à ZA BOOM, une grande piscine dans un parc d'attractions à environ une demi-heure de chez nous.

Tout ça vous paraît ennuyeux ? Pas pour moi.

En fait, c'est ce que j'ai fait le jour où j'ai été paralysé. Ce jour-là, je suis arrivé jusqu'à l'étape de déroulage du futon, puis la douleur est arrivée et j'ai été transporté à l'hôpital, laissant mes enfants pleins d'inquiétude pour leur père ET pour la sortie du lendemain à ZA BOOM.

Mon souhait, pour le premier jour où je retrouve ma liberté, est de revivre cette dernière journée, sans la douleur qui a tout commencé (et j'espère, sans les cigarettes). Puis, je veux finir mes vacances de O-bon, retourner à l'enseignement et à mon travail syndical. Debout.

C'est tout.

Je me souviens de ma première session de rééducation après mon opération. Le physiothérapeute, un homme très gentil, m'a parlé de gens en chaise roulante qui faisaient de l'alpinisme, de la plongée, du parachutisme, ou voyageaient à travers le monde.

Je me suis dit : "Ce type est complètement fou." Il me parlait de ma nouvelle vie passionnante en chaise roulante. Pourquoi est-ce que j'irais faire de la plongée ou du parachutisme dans ma chaise ? Je n'ai jamais pratiqué ces activités avant d'être paralysé, alors dites-moi pourquoi je voudrais faire ça maintenant ? Je préfèrerais mille fois avoir une discussion sur les nouveaux traitements en développement pour les lésions de la colonne vertébrale. Mais je n'ai eu que la discussion sur "la vie dans la chaise."
Peut-être qu'il s'agit de confiance en soi, ou de se sentir en vie... De se prouver que vous pouvez faire toutes ces choses même si vous êtes coincé dans la chaise. Mais je n'ai pas besoin de tout ça pour savoir que je suis vivant. La douleur, les douleurs, me le rappellent très bien. Je ne critique pas ceux qui pratiquent toutes ces activités. Peut-être qu'ils aiment ça. Peut-être qu'ils les pratiquaient avant. Peut-être qu'ils ont commencé après être devenus paralysés.

Quand on me dira qu'il n'y a aucun espoir, jamais... Quand toutes les recherches indiqueront que la guérison des lésions de la colonne est impossible... Ce jour-là, je me déciderai peut-être à m'intéresser à la plongée sous-marine.

dimanche 6 novembre 2011

La thérapie de libération devient guerre de libération

From 14 May 2011 StemCells&AtomBombs: Liberation Treatment becomes Liberation War


Aujourd'hui, je n'ai pas grand-chose à dire : les dépêches parlent d'elles-mêmes.
Un traitement révolutionnaire pour la sclérose en plaques, simple et affichant des résultats positifs très clairs.
Les demandes des patients, qui réclament un accès au traitement, face aux demandes des autorités médicales, qui réclament elles plus de données.
Et ma foi, je ne vais pas m'élever contre le besoin de données plus poussées, de tests cliniques en bonne et due forme ; mais combien de temps les gens devront-ils attendre afin d'être soulagés de cette maladie chronique et dégénérative ?
Vous allez me dire : pas si vite. Qu'il s'agit d'une idée nouvelle, et qu'elle demandera des années d'essais. Que nous ne devons pas mettre en péril la vie des individus en se précipitant sur quelque chose qui vient d'apparaître.
Et je vous répondrai avec la véritable nouvelle de cette histoire : derrière toutes ces belles perspectives se cache une information tout à fait déprimante. Ce qui est triste à propos de cette nouvelle, c'est que justement, elle n'a rien de nouveau.
On a beaucoup entendu parler du Dr Zamboni, basé en Italie, et de ses travaux révolutionnaires pour une “nouvelle” thérapie de la sclérose en plaques, par le traitement de l'nsuffisance veineuse céphalorachidienne chronique (ou IVCC) par angioplastie. Cependant, quelques noms manquent a l'appel.
Celui du professeur Eduard von Rindfleisch, qui avança en 1863 que la sclérose en plaques pouvait avoir une cause vasculaire.
Celui du docteur Tracy Jackson Putnam, qui avança également, dans les années 30, que la sclérose en plaques pouvait avoir une cause vasculaire, et celui du docteur Franz Schelling.
En 1973, le Dr. Schelling commença à étudier les causes et conséquences des énormes différences individuelles que l'on trouve au niveau de la largeur des terminaisons veineuses dans le crâne humain. Les résultats de cette étude parurent, en 1978, dans l'organe officiel des sociétés d'anatomie en langue allemande, le "Anatomischer Anzeiger".
La découverte que fit Schelling en 1981 à l'hôpital des maladies nerveuses de Salzburg (à savoir un élargissement spectaculaire des principaux conduits veineux dans le crâne des victimes de la sclérose en plaques) allait occuper ses pensées au cours des décennies qui suivirent. Au fur et à mesure, en assemblant toutes les observations concernant l'implication du systeme veineux dans l'émergence des lésions spécifiques, et en particulier cérébrales, de la sclérose en plaques, il parvint à en reconnaître les causes.
La découverte faite en 1981 a aujourd'hui plus de trente ans, mais n'avait jamais ete examinée plus attentivement jusqu'à ce que Paolo Zamboni s'y intéresse en 2002, et fasse le lien entre ses propres travaux considérant la sclérose en plaques comme étant un probleme vasculaire, et les études de fond menées pendant des années par le Dr Schelling. 
Le Dr Schelling raconte qu'il a pris contact avec des hôpitaux, des neurochirurgiens, des organismes spécialisés dans la sclérose en plaques, et que jamais on ne lui a permis de mener ses recherches. Tous lui ont répondu la même chose : la sclérose en plaques est un trouble immunitaire, pas un trouble vasculaire. Il conclut : "Jamais je n'aurais cru qu'autant de médecins accordent si peu d'intérêt au travail scientifique sérieux, et aux raisonnements clairs et logiques".
Si les recherches avaient ete effectuées lorsque la théorie est apparue pour la première fois, il aurait été possible de sauver des millions de patients souffrant de sclérose en plaques, dont ma propre tante, qui en est atteinte depuis environ trente ans.
Dans la communauté des lésions de la colonne, nous devons nous aussi surveiller le monde médical d'un oeil critique, et commencer à nous organiser dès maintenant en vue de notre Guerre de Libération, afin de ne pas devoir attendre un siècle que les choses bougent. La communauté de la sclérose en plaques nous a montré très clairement que nos voix peuvent avoir un impact.

Regardez le reportage CTV news : The Liberation War (la Guerre de Libération).
Lisez toute l'histoire dans le Globe & Mail: les patients montrent leur détermination dans la “guerre” à propos du traitement de la sclérose en plaques 

PS : on me dit souvent que je cède un peu trop au sensationalisme... Je précède donc les réactions au titre d'aujourd'hui en l'attribuant a CTV news : il leur appartient.

Translator - Olivier Parrot

mercredi 12 octobre 2011

Un ou deux click pour guérir la paralysie

La Loi sur la promotion de la médecine regénérative de 2011
La médecine regénérative va transformer la façon dont les médicaments sont développés et produits de même que la façon dont les soins de santé seront prodigués. Elle représente un nouveau paradigme en soins de santé qui comblera des besoins médicaux qui présentement ne le sont pas en se concentrant sur les causes premières de la maladie. Longtemps considérée comme une vision futuriste de la médecine, la médecine regénérative est maintenant à notre portée. La médecine regénérative est une branche interdisciplinaire des soins de santé qui évolue rapidement et qui transforme les connaissances fondamentales de la biologie, la chimie et la physique en matériaux, instruments, systèmes et stratégies thérapeutiques, incluant des thérapies basées sur les cellules qui font croître, réparent, remplace ou régénère des organes ou des tissus. Le potentiel est excitant tant du point de vue médical que de la création d'un nouveau segment commercial global. Les implications en terme de coûts et de fardeau de soins pour des conditions chroniques font de la médecine regénérative le choix du futur. 
Unite2FightParalysis demande votre support pour la Loi sur la promotion de la médecine regénérative de 2011 (The Regenerative Medicine Promotion Act of 2011).

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Un projet de loi très important. La Loi sur la promotion de la médecine regénérative de 2011 (The Regenerative Medicine Promotion Act of 2011) (cliquer ici pour plus d'information sur ce projet de loi) a été introduite à la Chambre des Représentants des États-Unis et le but est maintenant qu'il soit aussi introduit au Sénat Américain. Souvenez-vous, la médecine regénérative est ce qui permettra aux gens de délaisser leur fauteuil roulant pour marcher à nouveau!

Pour ce faire, le projet de loi doit obtenir les appuis nécessaires à son introduction. Ce projet de loi a déjà obtenu l'appui de la sénatrice démocrate Barbara Boxer, mais nous avons aussi besoin de l'appui d'un sénateur républicain sinon le projet n'ira nulle part.

Pour y arriver, Unite2Fight Paralysis (une organisation populaire vouée à la découverte d'un traitement de la paralysie - voir www.U2FP.org) est à l'origine d'une rencontre de lobbying face à face qui se tiendra à Washington le 18 octobre dans le cadre de leur conférence intitulée Working2Walk.

Nous ne pouvons tous être présents pour supporter leurs efforts, mais vous pouvez aussi aider à convaincre des sénateurs républicains à donner leur appui à ce projet de loi en envoyant le courriel ci-dessous afin de les laisser savoir que des personnes tant à l'intérieur qu'à l'extérieur des États-Unis comptent sur le leadership de ce pays en ce domaine très important, celui de trouver un traitement pour la paralysie et une multitude d'autres conditions médicales.

La campagne est terminée

L'Honorable Mark Kirk (Illinois)
L'Honorable Scott Brown (Massachusetts)
L'Honorable Susan Collins (Maine)
L'Honorable Olympia Snowe (Maine)

dimanche 9 octobre 2011

Questions et réponses avec la Fondation Rick Hansen

Question 1
S’il vous plait, répondre à cette importante question.


À :    Monsieur Art Reitmayer, CEO, Fondation Rick Hansen (FRH)


Cc :    
M. Rick Hansen, Co-président du Conseil d’administration (FRH)          
M. Lyall Knott, Co-président du Conseil d’administration (FRH)            

M. Jim Watson, Secrétaire du Conseil d’administration (FRH)            

M. George Gaffney, Trésorier du Conseil d’administration (FRH)            



Membres du Conseil d’administration (FRH) :
M. Matthew Bosrock
, Mme Sally Douglas, 
M. Perry Goldsmith, Mme Amanda Hansen, 
M. Jonathan Kallner
, M. Tod Leiweke, Mme Sue Paish, M. Peter Ufford, Mme Christine Day
.          


M. Bill Barrable, CEO, Institut Rick Hansen          
Dr. Tom Oxland, Directeur par intérim, ICORD


En ce 25ième anniversaire du périple héroïque entrepris par Rick pour trouver un traitement curatif aux blessures médullaires, je tiens à vous féliciter pour votre nomination à titre de président de la Fondation Rick Hansen (FRH). Si Rick croyait déjà il y a vingt-cinq ans qu’un traitement curatif était possible, la FRH devrait aujourd’hui considérer un tel traitement comme inévitable à la lumière des progrès récents.


En tant que personne concernée par les blessures médullaires, je crois que la nomination du nouveau président à ce moment crucial devrait permettre à la FRH d’accélérer ses démarches afin d’obtenir un tel traitement curatif. Nous savons aussi qu’un traitement ne peut être développé qu’à partir d’espoir seulement mais que des travaux acharnés, de la persévérance et le support de la science sont aussi nécessaires.


Cependant, je m’inquiète en remarquant que la FRH semble avoir perdu cet objectif primordial de trouver un traitement curatif. Mes inquiétudes sont suscitées par l’information publiée sur les sites internet de l’Institut Rick Hansen et de ICORD, tous deux subventionnés par la FRH. En regardant cette information, je remarque que la régénération du système nerveux central (SNC) n’est pas une priorité ni pour l’un ou l’autre de ces groupes.


Ainsi, j’aimerais connaître le pourcentage des fonds alloués par la FRH qui sont dépensés pour la recherche sur la régénération du SNC et un traitement curatif des blessures médullaires.


Je suis conscient de l’importance que représentent les soins et la qualité de vie pour les personnes vivant avec une blessure médullaire, mais un traitement curatif étant à notre portée, celui-ci est tout aussi important et est bien évidemment la forme ultime de soins ou de qualité de vie. Merci de prendre le temps de lire ces lignes et j’espère obtenir très bientôt une réponse à ma question.




Réponse 1 
Cher Dennis,


Nous vous remercions pour votre question. Nous sommes reconnaissant de l’opportunité de vous offrir de plus amples détails sur la nature de nos activités.La Fondation Rick Hansen (FRH) concentre ses efforts à améliorer le quotidien des personnes vivant avec un handicap en créant des communautés plus inclusives et accessibles et en accélérant la recherche d’un traitement pour les blessures de la moelle épinière (BME).Comme vous le savez, la recherche sur les BME est hautement complexe. La continuité des soins est, du moment de la blessure jusqu’à la réadaptation et au rétablissement, longue et considérable requérant un support concret et financier à toutes les étapes afin de permettre aux personnes vivant avec une BME d'être des citoyens productifs dans une société inclusive et accessible.Depuis 1988, la FRH a amassé 200 millions de dollars pour la recherche sur les BME et les programmes améliorant la qualité de vie tout en aidant le pronostic des personnes nouvellement blessées en allouant des fonds pour des recherches majeures et des programmes d’utilité publique.Parmi les engagements de la Fondation envers un traitement des BME, on retrouve la création de l’Institut Rick Hansen (IRH) http://www.rickhanseninstitute.org . Cet institut indépendant est une collaboration à travers l’ensemble du Canada et il est dédié à l’accélération des progrès vers un traitement curatif de même qu’à l’amélioration de la qualité de vie des personnes vivant avec une BME ou d’autres handicaps qui y sont reliés. L’IRH supporte et investit dans la recherche qui promet le plus de se traduire en un traitement concret des BME ainsi que dans l’adoption des meilleures pratiques, incluant le support auprès des experts travaillant dans le domaine prometteur de la recherche sur les cellules souches. L'institut travaille aussi à la recherche de solutions pour améliorer la vie quotidienne des personnes vivant avec une BME, d’où son objectif à court terme de réduire la sévérité des complications secondaires associées aux BME.


Tirant parti d’un réseau global de personnes et d’organisations partageant un but commun, l’IRH fait tout ce qui est en son pouvoir pour aider à créer un monde sans paralysie après une BME. En fonction de son ampleur relative et de sa portée ainsi que du travail des autres en recherche fondamentale à travers le monde, ses efforts se concentrent à accélérer l’amélioration des traitements et la qualité de vie des personnes avec une BME à partir des découvertes faites et des meilleures pratiques établies.   Nous espérons que cette information clarifie le travail de la Fondation Rick Hansen et de l’Institut Rick Hansen. Ensemble, nous formons une seule entité au sein d’une très grande communauté d’organisations à travers le monde, toutes dédiées à l’amélioration de la qualité de vie des personnes vivant avec un handicap. Notre vision à long terme est un traitement curatif de la paralysie après une BME et notre engagement continuel envers cette vision est ancré dans les progrès continuels qui sont faits dans le domaine de la recherche sur les BME.Nous vous encourageons, ainsi que les autres personnes intéressées, à consulter nos sites internet à www.rickhansen.com et www.rickhanseninstitute.org afin d’en apprendre plus sur la façon dont nous travaillons à l’atteinte de nos buts communs.


Cordialement,La Fondation Rick Hansen et l’Institut Rick Hansen

samedi 24 septembre 2011

L'heure est venue d'un projet Manhattan/Apollo pour la guérison de la paralysie


From 08 May 2011 StemCells&AtomBombs: Time for a Manhattan/Apollo Project to cure paralysis


« J'estime que notre pays doit s'engager à atteindre 
l'objectif suivant: celui d'envoyer un homme 
sur la Lune et de le faire revenir en toute sécurité 
sur la Terre, avant que cette décennie n'arrive 
à son terme. Aucun autre projet spatial contemporain 
ne saurait être plus impressionnant pour l'humanité 
toute entière, ni plus important dans 
l'exploration à long terme de l'espace ; 
et aucun autre projet ne serait aussi difficile, 
et aussi coûteux à mener à bien. »
- President John F. Kennedy, 25 mai 1961
Je pense depuis longtemps à écrire cet article, pour commémorer le 50e anniversaire de l'engagement de Kennedy d'envoyer un homme sur la lune en moins de dix ans. Je comptais le faire pour le 25 mai, jour où il fit sa déclaration ; mais récemment, on m'a posé une question intéressante, sur l'un des forums auxquels je participe, et j'ai pensé y répondre avec ce blog.

En gros, la question qui m'a été posée était : « Quand allez-vous guérir la paralysie ? »

C'est une bonne question, car je pense qu'il est possible d'y arriver d'ici cinq à dix ans. Je ne dis pas que je vais le faire tout seul, nous devons agir tous ensemble.

John F. Kennedy déclarait en 1961 que les Etats-Unis enverraient un homme sur la Lune avant la fin de la décennie ; et pour le meilleur comme pour le pire, l'alunissage eut bien lieu en 1969.

Franklin Delano Roosevelt avait lui décidé de construire une bombe atomique, et l'atroce machine explosait à Hiroshima et Nagasaki quelques années plus tard.

Roosevelt et Kennedy étaient-ils des scientifiques ? Non. Ils étaient des DIRIGEANTS, qui DECLARÈRENT ce que la science devrait faire. Ils ne se sont pas installés à leur bureau pour étudier la science eux-mêmes (je ne dis pas que nous ne devons pas le faire !) ; ils en ont fait une priorité nationale, puis ont laissé agir les chercheurs pour en faire une réalité. Je n'oublie pas non plus que les travaux scientifiques qui leur ont permis de remplir leur mission étaient déjà en cours ; simplement, le résultat n'aurait pas été atteint si un dirigeant mondial, possédant l'influence nécessaire, n'avait pas appuyé les projets.

Ils ont rassemblé les scientifiques, ont fixé des délais, financé 100% des travaux et ont fourni toutes les ressources nécessaires.

Ils n'ont pas financé de sociétés privées ou d'universités pour mener des recherches indépendantes, pour le profit ou pour la gloire. Roosevelt a répondu de la façon suivante à Eszilard, le seul chercheur qui protestait à propos de son brevet : il le mit tout simplement à la porte, et ne l'accepta à nouveau dans l'equipe qu'une fois qu'Eszilard eut accepté de céder son brevet pour une somme raisonnable. Si l'image de Don Corleone, demandant à un type, le pistolet sur la tempe, une réponse à « une offre qu'il ne peut pas refuser », vous vient à l'esprit, vous n'avez pas tort.



Roosevelt n'a pas envoyé Oppenheimer en tournée mondiale, monté sur une chaise roulante à propulsion atomique, pour lever des fonds et aider à une prise de conscience. Kennedy n'a pas envoyé les chercheurs de la mission Apollo, en costumes spatiaux, faire un tour de chant devant les riches investisseurs et donneurs pour obtenir les fonds nécessaires à la construction des véhicules spatiaux. Non. Roosevelt et Kennedy se sont occupés de l'argent, et ont laissé les scientifiques faire leur travail essentiel, en collaboration et avec des délais précis à l'esprit.


Bien sûr, il y avait des détracteurs, et certains chercheurs avançaient même que les objectifs étaient impossibles ; pourtant, ils ont ete atteints. Parce qu'ils avaient été dument désignés en tant que tels.
Aujourd'hui, d'un point de vue scientifique, nous sommes bien plus avancés vers une guérison de la paralysie que ne l'étaient les projets Manhattan et Apollo vers leurs objectifs respectifs.


Des chercheurs parmi les plus éminents dans le domaine de la régénération de la colonne vertébrale affirment très clairement qu'atteindre un processus de guérison des lésions de la colonne n'est une question de temps, et non de faisabilité.


J'avance donc que si nous faisons de la guérison de la paralysie une priorité (inter)nationale, nous y parviendrons d'ici cinq à dix ans.


En faire une priorité nationale, c'est mon travail, c'est le vôtre, c'est celui de tous les autres qui souhaitent voir la paralysie enfin guérie.


Peu importe quel pays le fera le premier. Nous devons réellement dépasser les frontières pour résoudre ce problème.

mardi 13 septembre 2011

Fédération Européenne des Lésions de la Moelle Épinière




DÉCLARATION CONCERNANT LES RECHERCHES RÉGÉNÉRATIVES POUR LES LÉSIONS DE LA MOELLE ÉPINIÈRE

JUIN 2011


Environ 2,5 millions de personnes vivent avec une lésion de la moelle épinière (LME) dans le monde. En Europe, au moins 330 0001 individus sont paralysés suite à une LME, et environ 11 000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année. Outre les conséquences sociales et humaines désastreuses2, une recommandation du Conseil de l’Europe (REC 1560 (2002))3 souligne l’énorme coût économique induit4 et conclut que « les États-membres du Conseil de l’Europe devraient faire de plus grands efforts concertés afin de soutenir et de financer la recherche dans ce domaine ».

Depuis sa création en mars 2006, la Fédération Européenne des Lésions de la Moelle Épinière (European Spinal Cord Injury Federation - ESCIF) s’est engagée à soutenir et à encourager la recherche sur les LME. Elle a activement participé à la mise en place de projets pour réunir des informations avec ses membres et a collaboré avec des professionnels et des chercheurs spécialistes des LME dans les efforts de recherche européens. Les statuts de l’ESCIF mettaient en avant le soutien de la fédération pour des recherches pouvant améliorer la qualité de vie des personnes vivant avec des LME mais ne mentionnaient pas les recherches sur le rétablissement fonctionnel. En 2006, en Europe, la possibilité d’un « traitement » contre la paralysie semblait être un projet plutôt lointain.

Depuis lors, cependant, la neuroscience a réalisé des avancées significatives vers le un traitement de la paralysie, à un point tel qu’un rétablissement fonctionnel est désormais un objectif réaliste à certains degrés. De nombreuses voies de recherche prometteuses sont actuellement en cours d’essais cliniques dans le monde, et d’autres encore sont en préparation pour passer aux essais sur les êtres humains. Afin de promouvoir ces avancées scientifiques et leur application sur les êtres humains, il est essentiel qu’il y ait un soutien, un financement et des infrastructures considérables.

Nous, l’ESCIF, représentant des centaines de milliers de personnes vivant avec des LME dans toute l’Europe, soutenons fortement la recherche régénérative pour les lésions de la moelle épinière afin d’aider à traiter la paralysie pour ces millions de personnes déjà atteintes et celles à venir.

Par conséquent, nous conseillons vivement aux États-membres du Conseil de l’Europe, à l’Union européenne et aux États membres de l’Union européenne de soutenir et d’investir dans la recherche régénérative pour les lésions de la moelle épinière en :

• Augmentant les financements pour les recherches fondamentales, translationnelles et cliniques de la recherche régénérative sur les lésions de la moelle épinière ;

• Permettant un transfert dans les délais des recherches prometteuses des laboratoires aux patients grâce à un financement suffisant, des infrastructures efficaces et des réseaux de collaboration ;

• Adoptant une réglementation et une législation adaptées pour une traduction efficace et dans les délais des recherches prometteuses sans compromettre la sécurité des patients et l’éthique 

• Mettant en place et en appliquant un Plan de Traitement des Lésions de la Moelle Épinière, pour faire du traitement contre les lésions de la moelle épinière une priorité nationale et internationale.

Enfin, il convient de rappeler que la recherche régénérative dans le domaine des lésions de la moelle épinière contribuera également à la recherche pour d’autres affections neurologiques comme la Sclérose en plaques, la Sclérose latérale amyotrophique, la maladie de Parkinson et la maladie d’Alzheimer.

Le Président
EUROPEAN SPINAL CORD INJURY FEDERATION

Contact : president@escif.org  


1 Source : Recommandation 1560 (2002) 1 /Council of Europe Towards concerted efforts for treating and curing spinal cord injury

2 Les conséquences d’une lésion de la moelle épinière incluent : la perte de l’usage des membres, la perte de la sensation, le manque de contrôle des intestins, de la vessie et de la fonction sexuelle, auxquelles s’ajoutent des douleurs neuropathiques incurables, de la spasticité et le risque d’infections graves, ainsi que l’incapacité de respirer sans assistance (lésions cervicales hautes).

3 Recommandation 1560 (2002) 1 /Council of Europe op.cit.

4 Coût généré par les LME : « Aux États-Unis, les coûts additionnés des lésions de la moelle épinière ont été estimés à 9,73 milliards de dollars par an (soit 6,82 milliards d’euros) ». Source : Recommandation 1560 (2002)1 /Council of Europe op.cit

mercredi 3 août 2011

Si j'étais un singe, moi aussi je sauterais

From 19 December 2010 StemCells&AtomBombs: If I were a monkey, I'd be jumping, too


Tout le monde a des bons et des mauvais jours. Les gens en chaise roulante aussi, mais parfois c'est un peu plus prononcé que pour les autres. Les mauvais jours ont tendance à avoir un impact plus fort sur notre corps.

Ces derniers temps, les bons jours sont pour moi nettement plus nombreux que les mauvais ; c'est à la fois une bonne et une mauvaise chose. C'est une bonne chose dans le sens où je suis en mesure de passer la journée sans me sentir mal, sans être irrité, et la vie quotidienne est donc plus facile à gérer. La réintégration dans la société est un peu plus envisageable lorsqu'on ne se sent pas trop mal à cause de douleurs, de démangeaisons ou d'un derrière endolori.

Le côté négatif des bons jours, pour ceux victimes de lésions de la colonne ou d'autres problèmes chroniques, c'est qu'ils nous incitent à penser que la vie en chaise roulante n'est pas si terrible. Que passer toute notre vie dans une chaise roulante ne serait pas si terrible. Qu'il est peut-être inutile de se battre pour un traitement, alors que nous avons tant de "bons" jours.

Et donc régulièrement, je dois me le rappeler : même si les choses vont plutôt bien pour moi, je dois continuer à me battre pour ma guérison. Le but est de remarcher... pas d'apprendre à apprécier ma chaise.

Bien entendu, si la guérison était impossible, alors peut-être que se résigner serait la meilleure solution ; cependant, des annonces faites récemment cette année, à propos des traitements à base de cellules souches pour les lésions de la colonne vertébrale, indiquent que nous sommes tout proches... Mais votre aide est nécessaire.

L'objectif de ce blog n'a jamais été d'être un journal scientifique, mais de faire prendre conscience aux gens combien ce qui était autrefois inimaginable est devenu possible. Il n'y aurait aucun sens à vous demander de vous battre pour un traitement des lésions de la colonne vertébrale si vous ne croyiez pas que cela était possible, ou si la science nécessaire n'existait pas.

La science réalise actuellement des choses fantastiques, qui auront un impact sur moi et sur d'autres gens que vous connaissez peut-être, dans un futur très proche ; mais nous n'obtiendrons pas ces choses sans pousser nos gouvernements à accélérer le processus et à dépenser les ressources indispensables pour obtenir ces traitements.

Voici une annonce très importante en provenance du Japon, datant de ce mois.

Tout d'abord, l'annonce, il y a quelques semaines, ici même au Japon : grâce à des induced pluripotent stem cells (cellules iPS, pour faire simple il s'agit de vos propres cellules, remises à l'état embryonnaire, capables ainsi de devenir n'importe quel type de cellule), des singes paralysés ont été guéris. Ces singes avaient le corps entièrement paralysé en dessous du cou, et moins d'une semaine plus tard ils avaient récupéré de la force dans les mains et pouvaient se tenir debout. Six semaines plus tard, ils sautaient ; de joie, je parie.

Les cellules iPS présentent encore des problèmes. Il y a des craintes que ces cellules ne dégénèrent en cancer, mais les singes dont je parlais n'ont pas la moindre trace de cancer après trois mois. Il faut également beaucoup de temps pour créer ces cellules. Dans le cas des singes, il a fallu six mois, mais pour eux la transplantation a eu lieu seulement neuf jours après leur paralysie. La route est encore longue, mais nous approchons du but.

Le point le plus important à propos de ces cellules, c'est qu'elles ont été créées à partir de cellules de souris en 2006, puis de cellules humaines en 2007. Trois ans plus tard, elles sont utilisées pour traiter des lésions de la colonne sur des animaux. Voilà qui est rapide, et qui montre tout le chemin parcouru par la recherche sur les cellules souches.

Comparez cela aux cellules souches embryonnaires, et vous verrez combien les choses évoluent vite. En 1981, des cellules souches embryonnaires de souris étaient pour la première fois isolées et cultivées. Il a fallu 17 ans pour être capable d'en faire de même pour les cellules souches embryonnaires humaines, puis encore 7 ans afin de pouvoir les utiliser sur des souris paralysées. Et ce n'est que cette année, alors que voici quatre ans que les souris ont remarché, que les tests ont commencé sur les êtres humains. Nous sommes encore en attente des résultats de ces études, mais ils s'annoncent très intéressants.

Je n'essaie pas de promouvoir un type de cellules face à un autre. Je m'efforce simplement de montrer combien les choses évoluent vite, et que la science nécessaire pour me sortir de cette chaise est là. Et maintenant, si nous pouvions faire en sorte que les gouvernements soutiennent ceci, moi aussi je me mettrais à sauter.

samedi 23 juillet 2011

Le Washington Post se lève. Et la révolution ?

From 05 November 2010 StemCells&AtomBombs: The Washington Post on standing. And revolution?



Mark Ramirez, cadre supérieur à AOL, le fait. "Cela paraît plus naturel. Je ne reviendrais pas à simplement m'asseoir."

Kate Kirkpatrick, cadre à Gensler, le fait. "Je ne comprends plus ce sentiment d'avoir besoin de faire une sieste au beau milieu de la journée. Mon corps se sent en meilleure santé. Plus alerte. On ne ressent plus les tensions dans le cou que l'on a après être resté assis toute la journée. Je suis plus à l'aise maintenant."

Les comptables le font. Les programmeurs, les fonctionnaires, les spécialistes du télémarketing le font. Même l'ancien secrétaire de la défense, Donald Rumsfield, le fait.

Font quoi, vous demandez-vous ?
Être debout. Et ils adorent ça.

Juste au moment où je pensais que j'étais en train de lire un article sur des personnes prisonnières de leur chaise roulante mais qui peuvent désormais se lever, j'ai réalisé que l'article portait sur le fait de rester debout au travail. C'était un article qui parlait d'un nouveau bureau élevé et de l'entreprise qui le fabrique : GeekDesk. Et oui, vous aussi pouvez travailler debout grâce à un nouveau bureau, d'une valeur de 800 $ (570 €), élevé à l'aide de moteurs électriques.

Enfin vous pouvez, si vous pouvez vous mettre debout.

Alors que j'étais sur le point de passer à l'article suivant, j'ai décidé de continuer à lire, et je suis heureux de l'avoir fait. J'ai trouvé des raisons très intéressantes pour lesquelles il est si important de sortir de mon fauteuil. Je pourrais même avoir trouvé des idées sur comment atteindre ce but.

James Levine, endocrinologue à la célèbre clinique Mayo et auteur de "Votre chaise : confortable mais mortelle", apporte d'autres arguments étayant sa thèse selon laquelle "nous sommes faits pour nous tenir debout".


  • Quand nous nous asseyons, d'importantes fonctions biologiques se mettent au repos.
  • Une enzyme qui élimine toutes les dangereuses graisses de la circulation sanguine ne fonctionne parfaitement que quand le corps est en position verticale.
  • Rester debout permet de diminuer les risques de maladies cardiaques, de brûler des calories, d'améliorer la façon dont l'insuline baisse le niveau de glucose et de produire du bon cholestérol.
Ainsi j'ai bien compris pourquoi rester assis toute la journée est hasardeux et dangereux, comme le dit le chercheur renommé sur l'inactivité Marc Hamilton. Hamilton va même jusqu'à qualifier ce problème de rester assis de "nouvelle cigarette". 

J'ai dit avec humour que si je me levais de nouveau (non, pas si, quand je me lèverai de nouveau), j'irai jusqu'à jeter toutes les chaises de ma maison. Mais comment sortir de ma chaise ? C'est ça l'important.

Ce n'est qu'en arrivant à la dernière phrase du dernier paragraphe que James Levine, tel un nouveau Lénine, donne la solution pour nous permettre à tous de sortir de nos chaises. 

"Les assis du monde unissez-vous. Il est temps de se lever maintenant."

Toutes les citations sont issues de l'édition du 17 octobre 2010 de l'article du Washington Post, "Those with a desk job, please stand up".

samedi 16 juillet 2011

CellulesSouches&BombesAtomiques en italien

From 23 October 2010 StemCells&Atombombs:  Italian StemCells&AtomBombs


"O Eterno, ascolta la mia preghiera, e porgi l’orecchio al mio grido; non esser sordo alle mie lacrime; poiché io sono uno straniero presso a te,  - un pellegrino, come tutti i miei padri." (Salmo XXXIX)

"Entends mes prières, Ô Seigneur, et tends l’oreille à mon cri ; ne tiens pas ta paix à mes larmes : car je suis un étranger avec toi et un séjourneur ; comme l’étaient tous mes pères." (Psaume XXXIX)

Et avec ce vers tiré des psaumes, je lance la version italienne de Cellules souches et bombes atomiques : www.CelluleStaminalieBombeAtomiche.blogspot.com.

Cette version italienne tient une place particulière dans mon cœur car, même si je vis maintenant à Osaka, au Japon, et suis né à Woodstock, dans l’Ontario, mon père et ma mère sont tous les deux italiens. En fait, l’italien est ma langue maternelle puisque je n’ai vraiment appris à parler correctement anglais qu’à l’école. L’italien est la langue de la maison de mon enfance, la langue que je parle avec ma mère et parlais avec mon père, décédé il y a quinze ans, ainsi qu’avec ma grand-mère, mes tantes, mes oncles et les amis de mes parents.

Mais comme beaucoup d’enfants d’immigrés, notre maîtrise de notre langue maternelle est limitée à cause d’un manque d’éducation dans la langue de nos parents. Petit à petit, au fur et à mesure que l’anglais prenait le dessus dans nos esprits, nous sommes devenus un peu étrangers à nos parents. Notre italien n’était pas assez bon pour dire exactement ce que nous voulions que nos parents entendent et l’anglais de nos parents n’était jamais assez bon pour comprendre exactement ce que nous voulions dire... parce que je suis un étranger avec toi.

J’espère que grâce à l’équipe de traducteurs bénévoles très engagés (Anna Recchia, Nicoletta Natoli et Daniela Bollini), ma mère pourra lire mes pensées d’adulte et me comprendre un peu mieux et qu’elle sera fière du fils qu’elle a élevé.

J’ai de la famille partout dans le monde. D’Italie en Suisse : les frères de mon père et mon propre père pendant une très courte période de temps avant ses vingt ans. D’Italie en Argentine : le frère de mon père y est mort après un court séjour. D’Italie en Amérique deux fois puis de retour en Italie : mon arrière-grand-père du côté de ma mère. D’Italie en France et d’Italie à Boston, aux États-Unis : les frères de la mère de ma mère. Et d’Italie au Canada en ce qui concerne mon père à dix-neuf ans et ma mère quand elle avait vingt ans, plus les nombreux cousins de mon père qui étaient déjà là-bas, et, du côté de ma mère, tous à l’exception de deux sœurs et ma grand-mère. J’ai probablement des cousins à des endroits que je ne connais pas.

Et puis moi, au Japon où j’ai deux fils qui sont moitié italiens et canadiens et moitié japonais. Ma femme ironise souvent sur l’endroit où mes fils vivront un jour mais je suis catégorique que l’histoire de la migration Tesolat finira avec moi. Je ne souhaite pas que mes enfants soient des séjourneurs ; comme l’étaient tous mes pères.

Ma plus grande peur, si je continue de vivre au Japon, est que mes propres enfants deviennent ce que je suis probablement devenu pour mes parents : un fils incapable de comprendre entièrement la vie et la langue de mes propres parents. J’ai peur que mes enfants deviennent aussi des étrangers pour moi. C’est la solitude que tous les parents et grands-parents de nos immigrants ont dû ressentir, et cela pourrait bien être mon tour à présent.

Depuis mon arrivée au Japon, un pays qui compte très peu d’immigrants européens, j’ai ressenti un lien particulier avec mes parents et mes proches qui ont été des séjourneurs avant moi. Je me souviens de longues conversations au téléphone avec ma tante préférée et comment elle me parlait différemment après avoir déménagé du Canada. Elle me parlait d’une façon plus intime comme si, étant un immigrant également, je pouvais comprendre son cœur beaucoup mieux. Bien sûr, je n’ai jamais connu les difficultés économiques qu’elle a connues et je n’ai jamais dû quitter le pays de ma naissance à cause des conditions économiques (même si j’ai aussi quitté le Canada à cause d’une récession qui faisait qu’il était difficile de trouver du travail) mais elle ne me parlait pas beaucoup de ces choses. Elle me parlait de la solitude d’être un étranger dans une terre étrangère, de ne pas être avec sa propre mère et ça, je pouvais le comprendre parfaitement... Entends mes prières, Ô Seigneur, et tends l’oreille à mon cri.

Semblable à la solitude de l’immigrant, il existe celle de la maladie ou de la paralysie dans mon cas.

Je pense à ma propre situation. Soudainement paralysé à 39 ans avec deux petits garçons à élever dans un pays qui n’est pas le mien. La solitude me visite aussi de temps en temps.

La solitude n’est pas universelle. La vie ne s’arrête pas pour les infirmes ou les immigrants. La famille et les amis sont mariés, les enfants naissent et sont baptisés, puis grandissent, vont à l’école, trouvent du travail, tombent amoureux et finalement se marient et font de nous des grands-parents. Il y a trop de bonnes personnes et de bonnes choses qui nous entourent pour se sentir seuls tout le temps.

Mais comme un vieil ami que l’on oublie parfois, la solitude vient rendre une petite visite.

En ce qui me concerne, elle me rend visite chaque jour quand j’ouvre les yeux le matin. Elle ne reste pas longtemps mais juste assez pour me faire savoir qu’elle est encore là. Je suis sûre qu’elle me rendra moins visite à l’avenir.

Pour les immigrants, la solitude se montre en particulier quand il y a un décès ou un malade dans le pays d’origine. Quand encore une autre racine qui les lie à leur passé est arrachée. Je me souviens de ces temps passés dans ma maison étant enfant et je me souviens de la mort de mon propre père alors que j’étais au Japon. Je peux imaginer ce qu’a ressenti ma famille quand je les ai appelés pour leur dire que j’étais paralysé.

La solitude me rend aussi visite pendant d’heureux évènements quand, malgré tous les visages aimants autour de lui, l’immigrant pense à tous ceux qui ne sont pas là : une mère, un frère, un fils. Je peux imaginer ce qu’ont ressenti mes propres parents lorsque se sont produits d’heureux évènements au Canada, parce que je sais que la solitude leur a rendu visite, comme elle l’a fait pour moi, pour la naissance de mes deux fils, loin de leur propre grand-mère au Canada.

Et elle me rend aussi visite quand je vois des pères jouant avec leurs enfants, faisant du vélo, courant dans le parc... Toutes ces choses que je ne peux pas faire avec mes propres enfants maintenant. Quand je vois ces choses, je peux sentir la main de ma vieille amie posée sur mon épaule.

Les proches des immigrants et des malades ne peuvent jamais complètement effacer ce sentiment de solitude mais peuvent y contribuer, en particulier quand la société en général fait qu’ils se sentent indésirables et n’essaie pas de répondre à leurs besoins. Et c’est la dernière chose que je voulais dire aujourd’hui. Je m’adresse directement à l’Italie, endroit que je ne connais que par les histoires de mes parents.

Je lisais dans le journal aujourd’hui un article à propos de l’attitude des italiens envers les gitans en Italie. Soixante-huit pour cent des italiens pensent qu’ils sont des criminels et on assiste à d’autres nouvelles horribles de violence de la mafia contre les gitans. Je demande aux italiens de se souvenir des émigrants qui ont quitté l’Italie pour chercher une vie meilleure parce que l’Italie ne pouvait s’occuper d’eux. En fait, ces émigrants quittant l’Italie ont aidé l’Italie à se remettre après la guerre.

Et je vous demande aussi à vous, en Italie, de regarder certains mots et chiffres importants du Canada.

"...parmi les grévistes en majorité des étrangers, surtout des italiens, qui se sont préparés pour rencontrer une opposition à leurs demandes au bout du couteau, l’arme nationale du "dago"..." (Daily News 1906).

"Une mafia d’enfants arrivent en criant depuis quelque rue étroite. Ce sont des petits misérables sales, décoiffés et débraillés. Vous vous demandez pourquoi ils ne sont pas à l’école." (Margaret Bell écrivait au sujet des conditions sociales des italiens à Toronto, 1912).

Et juste pour ne pas que vous pensiez que j’écris sur l’histoire : en 1977, un sondage Gallup étudiant l’attitude des canadiens envers les italiens pour la première fois rapportait que 40 % des canadiens associaient les italiens au crime.

Une société qui tourne le dos aux étrangers vivant en son sein aura vite fait de tourner le dos aux membres les plus faibles et de les traiter comme un fardeau. D’abord, les immigrants, puis les personnes âgées et puis les infirmes... Cela ne fera qu’intensifier leur solitude.

D’un autre côté, une société qui fait un pas vers les gens qui sont seuls accomplira de grandes choses.

Pas d’un point de vue scientifique mais du point de vue du sentiment de fraternité entre les Hommes ; c’est mon objectif en ce qui concerne les cellules souches.

D'Atomgrad à Cellulegrad : bienvenue à СтволовыеКлетк&AтомныеБомбы

From 12 December 2010 StemCells&AtomBombs: From Atomgrad to Stemgrads - Welcome to СтволовыеКлетк&AтомныеБомбы


La version russe se trouve à l'adresse suivante : www.stvolovyekletkiiatomnyebomby.blogspot.com

En cours d'histoire au lycée, avec M.Martin...

Il avait l'habitude de dire : "Personne ne souhaiterait vivre en Union Soviétique" (en prononçant "Union Sowviétique" avec un fort accent américain), "sauf peut-être Tesolat."

On étudiait la crise des missiles de Cuba, ou du moins sa version de la crise des missiles de Cuba... Il nous enseignait combien cela était scandaleux que les Soviétiques aient tenté de placer des missiles nucléaires à Cuba, quand j'ai posé une question.

"Dans ce cas, les Etats-Unis et l'OTAN n'ont-ils pas tout autant tort d'avoir des armes nucléaires en Europe de l'Ouest, pointées vers l'Union Soviétique ?" A partir de ce jour, à chaque fois qu'on étudiait quelque chose ayant un vague rapport avec les pays communistes, j'avais droit au refrain.

"Personne ne souhaiterait vivre en Union Soviétique, sauf peut-être Tesolat."

"Personne ne souhaiterait vivre en Chine, chez les rouges, sauf peut-être Tesolat."
"Personne ne souhaiterait vivre à Cuba, chez Castro, sauf peut-être Tesolat." et encore... et encore...

Si jamais M.Martin lit ceci, je tiens à lui faire savoir que j'appréciais ses cours, car même s'il avait, comme la plupart des historiens, sa propre version de l'histoire, il ne nous empêchait pas d'avancer nos opinions.

Je dois admettre que j'étais très impressionné par l'URSS quand j'étais au lycée. Plus tard, j'ai appris et étudié des choses qui m'ont fait changer d'avis, mais c'était par la suite.

Voilà un pays, dont on nous disait qu'il était malfaisant, corrompu et en retard par rapport à l'occident, mais qui avait devancé les Américains dans la course à l'espace. Plus important car en rapport avec ce blog, l'URSS a été le deuxième pays du globe à posséder la bombe atomique. Ils y sont parvenus après quatre ans de guerre durant lesquels ils ont perdu plus de 20 millions de personnes. Un Russe sur quatre tué ou blessé. Leur pays avait été dévasté par la seconde guerre mondiale, et ils ont construit une bombe atomique en sept ans.

Ils avaient compris qu'une telle technologie ne pouvait pas être acquise sans organisation, avec des chercheurs travaillant sans coordination dans des universités aux quatre coins du pays. Les Russes sont allés jusqu'à construire des villes de type "Atomgrad", dix villes où les recherches et le développement sur les armes atomiques avaient lieu. Là encore, nous pouvons voir que seul le poids de l'Etat est à même de produire une telle technologie, et en un temps aussi réduit.

Malgré tout ce que j'ai appris plus tard, la course à l'espace menée par les Soviétiques et la création de leur bombe atomique, aussi peu de temps après la guerre, restent des exploits remarquables.

Avec le lancement de ce blog en russe aujourd'hui, j'espère que la nouvelle Russie deviendra également l'un des leaders mondiaux dans la recherche sur les cellules souches. M.Poutine a déjà montré sa capacité à réunir les dirigeants mondiaux, lorsqu'il a organisé une conférence entre treize nations sur la sauvegarde des tigres. J'aime les tigres, mais j'espère que les dirigeants russes feront le même effort pour toutes les victimes des nombreuses maladies que les cellules souches pourraient guérir. Ce serait fantastique de voir dix "Cellulegrad" construites en Russie.